jeudi 11 mars 2010

dimanche 7 mars : la dernière

Ciaspolata : Corno alle Scale - Madonna dell'Acero

Même topo que la dernière fois pour le train, sauf que cette fois je m'étais couché plus tôt. A Bologne, il tombe encore cet espèce de crachin breton, dommage il faisait un temps superbe hier soir à Ferrare, j'espérais le même aujourd'hui.

La rando du jour était marquée comme difficile sur le programme, ça s'en ressent sur le groupe : plus jeune que la dernière fois, plus masculin : ça sent plus le sport. On est 9, plus petit groupe aussi.

Train jusqu'à Poretta, bus jusqu'à la station de ski de Corno Alle Scale, un peu après Madonna dell'Acero. Comme à mon habitude, je dors dans le bus... Il a bien neigé depuis le week-end dernier, c'était tout blanc bien avant Madonna dell'Acero.

A la station de ski, il y a un bon brouillard, et une belle couche de neige fraiche. Notre guide discute un peu avec un pisteur pour connaitre l'état du coin où on va, on chausse les raquettes, c'est parti.


Au début, c'est facile, la trace est fraiche, sans doute de la veille, à peine s'il y a besoin des raquettes.







Ca se corse quand on quitte la trace. Pour progresser dans la poudreuse bien souple, il faut marcher en file et les premiers du groupe "tassent" : "faire la trace" en Français, ou "sbattere la pista" en Italien. Le dernier de la file a une autoroute bien tracée. Au bout d'un moment, je propose de passer à l'avant pour aider : j'étais près de la fin de la file, c'était "trop facile", je suis venu pour me fatiguer, et il y a pas de raison que ça soient toujours les mêmes qui triment.

Les deux plus jeunes en tête pour faire la piste : Antonello (il est plus vieux que moi mais à peu près aussi gamin donc le courant est vite passé), et moi.


eh ça se traine un peu, c'est nous qui fatiguons normalement


je venais de descendre la pense sur les fesses façon toboggan, je sais pas si Marisa (l'âge d'être ma grand mère) a voulu faire pareil où si elle est juste tombée sur les fesses, mais on a bien rigolé

Au bout d'un moment on retrouve une trace pas trop vieille, dans les bois.


Elle est en partie recouverte donc il faut toujours un peu plus de travail pour les premiers, mais on est obligés de calmer le rythme : si on va tous les deux à notre rythme, le groupe ne suit pas. On fera moins les marioles en fin de journée...


l'avantage d'être tout en imperméable : je peux m'allonger dans la neige pendant les pauses. Ca rafraichit, et c'est super confortable !



On arrive au "Paso del Lupo" ("col du loup"), un petit passage sur la crête, dommage que le brouillard nous bouche une bonne partie de la vue. Enfin on a de la chance, ça se dégage un peu juste à ce moment, je cours pour prendre de l'avance sur le groupe histoire de prendre une photo.



Et c'est reparti pour une descente dans les bois.



Au bout d'un moment, la trace sur laquelle on était part à travers bois, en quittant le sentier. Zut, il va falloir recommencer à faire la trace. Antonello et moi toujours en tête, ça descend donc ça se fait sans trop de fatigue.

Pause casse-croute sur le "col de je sais plus quoi", ma parole ils ont choisi le coin le moins abrité du secteur, il neige, y'a un bon petit vent, y'a plus sympa pour manger. Je repère un sapin pas très loin, le seul arbre qui abrite un peu à cette saison. Assis dans la neige, et je sors mon tupperware de spaghetti bolognese, ce qui fait bien rire les autres de me voir manger des pâtes froides.

On repart parce qu'on commence à se refroidir, et la neige forcit. L'eau a gelé dans le tuyau de ma poche à eau, j'avais pas pensé qu'il faisait assez froid pour ça donc je me suis pas méfié. J'ai 2 bouteilles de secours dans le sac, elles commencent elles aussi à avoir des glaçons à l'intérieur. J'en mets une sous ma veste histoire qu'elle reste liquide.

Nous revoilà en sous-bois, mieux protégés de la neige. Ca commence à être fatigant de faire la trace, les raquettes s'enfoncent de 50 cm dans la poudreuse bien molle, il faut soulever 2 kilos par pied à chaque pas : un petit kilo de chaussure, un kilo de raquette, et la neige qui vient avec. C'est dans ce genre de cas qu'on se dit "tiens, y'a un muscle là sur la cuisse, il doit pas servir beaucoup d'habitude celui-ci parce qu'aujourd'hui il a du mal".

"Ceux qui ont froid, passez devant faire la trace, vous verrez ça réchauffe !"

On se relaye à la tête, les 5 plus sportifs du groupe, comme les cyclistes : quand le 1er est fatigué, il se range sur le côté, et se replace en 5ème. La ça commence à être bien sportif !

Petit passage délicat : il faut traverser un ruisseau gelé et recouvert de neige, avec une bonne pente. Le premier du groupe finit sur les fesses, le groupe s'arrête... J'hésite un moment, mais on va pas rester plantés là 1h... Je repasse devant, j'y vais progressivement, en tapant pour faire des marches. Au pire si je glisse j'aurai juste gagné une descente en luge sans luge, c'est pas ce qu'on peut appeler un passage dangereux non plus... Je passe sans aucun souci, fallait juste y aller tranquille quoi.



Le temps que le groupe traverse, je continue pour prendre un peu d'avance en faisant la trace : vu l'épaisseur qu'il y a, je vais pas très vite. A chaque pas, je m'enfonce jusqu'au genou. C'est là que je suis content avoir mis le prix dans un bon pantalon étanche, des guêtres et des chaussures de qualité : pas une goutte à l'intérieur.

Les autres me rattrapent, et on reprend la rotation. Il y a quelques passages marrants : traversée de ruisseaux notamment, il faut y aller prudemment pour pas laisser de l'eau entrer dans les chaussures par le dessus.



On commence à sentir la fatigue dans le groupe, en plus la neige devient moins belle, elle "botte" (reste collée sous les raquettes), c'est fatigant. Mais il faut pas trainer, si on rate le dernier bus on est bons pour rentrer en stop, et à 9 ça demande pas mal de voitures. Moi aussi j'ai les cuisses qui commencent à être douloureuses, je fais la dernière heure dans la 2ème moitié de la file, j'ai fait mon quota de premières places aujourd'hui. On arrive à Madonna dell'Acero à 17h, pile poil pour le bus.

Voila, c'était la dernière rando en Italie, sortie géniale, belle et crevante, dommage que le temps n'ait encore une fois pas été de notre côté. Les prochaines sorties seront en Bretagne fin avril, y'a du beau en perspective aussi si tout se passe comme prévu (à pieds, vélo, kayak, rollers...).

Les cours sont finis, plus que 2 exams à passer, les 2 derniers de mes études, et je rentre. J'arriverai en France le 21 mars, je repars illico en Pologne, et début du stage à Lannion le 8 avril. Une page est en train de se tourner...


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7 mars 2010. Ciaspolata

Dimanche 28 février

Ciaspolata (rando raquettes) de Bagnadori à La Ca'

Réveil à 3h30 après une (trop) courte nuit, et direction la gare : le seul train qui me permette d'être à Bologne à temps passe à 4h20. A la gare, la machine me dit "pas de place disponible". Bon tant pis, tant qu'à être levé j'y vais quand même, et j'aviserai s'il y a un contrôleur. Finalement, le wagon de tête est presque vide, et le contrôleur me fait mon billet : la machine déconne, heureusement que j'ai tenté le coup...

Deux heures d'attente avant le rendez-vous à la gare de Bologne, heureusement j'ai pris de quoi travailler. Un peu avant le rendez-vous, je vais me chercher une part de pizza pour le petit dej', et je retrouve les autres à 6h40. Train jusqu'à Poretta, bus jusqu'à Madonna dell'Acero, nous voilà sur place. Il y a peu de neige pour l'instant. Pause au café avant de partir, on s'équipe (pantalon imper, guêtre, réglage des raquettes et des batons). Quelques centaines de mètres à pieds et la neige commence, on chausse les raquettes.


Le rythme est moins pépère que la dernière fois, mais ça reste pas très violent. Pour plusieurs c'est la première fois en raquettes. Ca se balade quoi. Le cadre est sympa, tout dans les bois. Dans certaines zones, la neige est pas très belle : elle est un peu vieille donc elle est recouverte d'épine de pins, ça fait un peu sale. Quelques petits coins très sympa toutefois.


les délires d'un artiste local





là, normalement c'est panoramique

On s'arrête casser la croute près d'un refuge.
Pas trop longue non plus la pause, sinon on se refroidit vite. Et c'est reparti ! Encore 2 petites heures, avec un passage par dans des zones qui doivent être géniales quand on a de la visibilité. Mais là on est dans les nuages, on voit pas à plus de 200m.




Idéal pour vérifier l'étanchéité de ses chaussures... Elles sont bien étanches

On arrive pas très loin de Madonna dell'Acero, il y a une petite heure d'attente pour le bus. Je m'allonge sur un banc dehors, et je crois bien que j'ai dormi un peu. Il tombait une espèce de petite pluie à la noix comme en Bretagne, mais habillé imperméable de la tête aux pieds, c'est pas ça qui m'a dérangé... Un petit café pour me réchauffer, et je me rendors dans le bus...


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28 fevr 2010. Ciaspolata Madonna dell Acero