lundi 23 novembre 2009

Rando anniversaire : truc de ouf...

C'était mon petit cadeau d'anniversaire : première rando montagnarde avec de la neige. La dernière rando de l'année 2009 avant les 2 semaines de révisions et d'examens. Là j'ai vraiment fait fort...


toutes les photos en haute résolution sur Picasa :
http://picasaweb.google.fr/peet1811/21NovDemiTourDeLaCivetta
(pour agrandir une photo, cliquer sur la petite loupe en haut à droite).

Départ vendredi 20 à 14h30 de Ferrare, train jusqu'à Padova, changement pour Belluno, puis autobus jusqu'à Masaré. Arrivée à 19h15. C'est pas terrible d'arriver de nuit, mais c'était le seul moyen de rejoindre la zone.

Je comptais rejoindre le refuge de Casameta, 4km plus loin et 800m plus haut. Dans le bourg, je tombe sur le chalet du club d'Alpini (les Chasseurs Alpins italiens), la porte est entrouverte et c'est éclairé. Allez, y'a sans doute des bons conseils à recevoir, je frappe et j'entre. 4 hommes m'accueillent à bras ouverts :
"Bongiorno, vorrei sapere se il rifugio Casameta è aperto."
"Casameta ? Si, è aperto. Vuoi mangiare un po' primo ? Siediti !"
"Bonjour, je voudrais savoir si le refuge Casameta est ouvert."
"Casameta ? Oui c'est ouvert. Tu veux pas manger un morceau d'abord ? Assieds-toi !"


Ben pourquoi pas ? Je vais pas refuser une occasion de discuter un peu et de gouter la nourriture locale. Soupe bien consistante (lardons, oignons, crème, un peu de riz dans le fond : un peu le gout de la tartiflette mais en soupe), saucisson maison, pain, vin rouge, boeuf en sauce. C'est la fête !

On discute, ils sont peu emballés par l'idée de me laisser monter de nuit, même avec une lampe frontale. Pas de neige ni de difficulté jusque là-bas, mais 1h30 de marche.
"Stai qui, te troviamo un posto letto"
reste ici, on te trouve un endroit où dormir

Ok, ça sera plus confortable. Le repas se conclut par un caffè-grappa, puis grappa sans café (pour rincer la tasse comme ils disent), j'avais encore jamais gouté la grappa (liqueur de raisin), c'est pas mauvais !

Le reste du club arrive, on monte tous à l'étage pour leur répétition de chorale. Au bout d'un moment, c'est la pause, tout le monde se disperse autour des tables, tournée de vin rouge, puis ils reprennent. J'avais oublié mon appareil photo à l'étage en-dessous, donc pas de photo, juste un gribouillis dans le carnet, que j'ajouterai si j'oublie pas.

Un dernier verre de vin blanc avant de partir (pas mauvais le vin italien !), puis Donelo me dépose à une maison de vacances dont les propriétaires sont absents et dont il a la clé. La maison n'est pas chauffée, il fait 5° à l'intérieur, mais habillé et emmitouflé dans la grosse couverture en laine de Merinos, j'ai dormi comme un bébé !


Samedi, 6h30 du matin.

Comme convenu, Donelo vient me chercher, avant d'aller au boulot (il est grade-chasse). Une escale au café et il me dépose au début du chemin. 7h, début de la journée, il fait à peine jour.



Je prends de la hauteur, la vue se dégage


Ca grimpe tranquillement en forêt jusqu'à Casameta. Effectivement, pas de difficulté, c'était faisable de nuit sans problème, mais c'était plus confortable de dormir en bas. Un peu de neige sur le bord du chemin, déjà pas mal de neige dans la clairière autour du refuge Casamata.



Après Casemata, je trouve une zone dégagée qui ouvre la vue, j'en profite pour prendre mon petit dej'.


 Beau panorama pour le petit dej

Ensuite, de plus en plus de neige, il faut chausser les raquettes. Ca grimpe de plus en plus raide jusqu'à atteindre le col.




 Pas mécontent d'être arrivé en haut...


La Civetta apparait de l'autre côté du col


 


 Neige !

Peu après, le sentier rejoint l'Alta Via 1. Les Alte Vie sont un peu l'équivalent de nos GR : généralement bien balisés, avec des refuges le long du parcours.

J'ai déjà une ampoule au-dessus du talon gauche, et une en train de se former à droite. Chaussures neuves, je les ai portées en semaine pour les faire, mais ça n'a pas suffi... Je rembourre entre les 2 paires de chaussettes, et je repars.

Sauf qu'avec la neige, une partie des balisages sont recouverts, et on ne voit pas toujours le sentier. Je navigue donc "à la topologie" : je sais que le dois rejoindre tel col, je choisis le chemin qui me semble le plus simple et le plus sûr.


destination : le col là-bas, dans le tiers en haut à droite


on se sent petit hein ?


Peu avant d'arriver au col

Au bout de 2h, je suis en haut du col.


Chemin parcouru depuis 2h


De l'autre côté du col, un peu de soleil. 

J'étais dans l'ombre des montagnes depuis le début : je fais le tour du massif dans le même sens que le soleil, mais du côté opposé, c'est malin...
Arrivé au soleil, je fais une pause bien méritée et je mange un morceau.



La neige est belle !

Quelque chose de tout plat en plein milieu des montagnes, c'est louche...


Effectivement, c'est le lac Coldai qui est gelé et recouvert de neige. J'ai pas essayé de marcher dessus pour voir l'épaisseur de glace... Destination : le col en haut à droite. C'est une balade de santé comparé aux 2 dernières heures.



Vue du col


Je descends vers le refuge Coldai, plus que quelques minutes de marche. la neige est moins épaisse et plus gelée de ce côté : c'est plus exposé au soleil.

Le panorama depuis le refuge Coldai est vraiment énorme :




15h, fin de la journée.

L'intérieur du bivacco (refuge non gardé et toujours ouvert) :



Grand luxe ! Je fais du feu, je mange, ça m'occupe une bonne partie de la soirée. Avec le feu et la source qui coule pas loin, j'ai même pu me laver à l'eau chaude !


Dans le bas, Pecol s'éclaire

20h, dodo, "fine della retrasmissione" comme dit mon prof de mécanique.



Dimanche

je me réveille à 7h environ, juste à temps pour le lever de soleil.


 


Petit dej, remballer les affaires, un coup de balai avant de partir, à l'attaque !

Le terrain et la vue sont plus agréables aujourd'hui, surtout que je suis au soleil pendant une bonne partie du trajet. Mais c'est encore plus physique : déjà c'est plus vallonné, et à cause de l'exposition au soleil, la neige est recouverte par une petite couche de glace, et en-dessous c'est de la poudreuse. Sur le plat, les raquettes s'enfoncent de 5-10 cm, ça demande plus d'énergie pour marcher. Et en montée, il faut "taper" pour faire des marches dans la neige.


Le refuge : en été c'est ouvert, avec restaurant aussi.

Mais la vue est encore plus belle ! Grand beau temps, j'ai passé une bonne partie de la journée en manches courtes.


 
  


Petite surprise du jour !

(allez voir sur Picasa, il y a plus de photos)

14h environ, je rejoins une route déneigée, mais complètement verglacée. Il manquerait une paire de petits crampons pour marcher là-dessus. Impossible de marcher en chaussures, trop glissant. J'ai des crampons sous les raquettes donc en raquettes ça passe, mais marcher en raquettes sur une route gelée, c'est pas très confortable et ça fait un bruit d'enfer. Enfin, le budget n'est pas extensible à l'infini, vedro dopo (je verrai plus tard)...

30 minutes plus tard, je suis arrivé à destination : 14h30, Pecol, fin du voyage, avec de la marge pour mon bus à 15h50. Un café au chaud dans un bar, et je vais prendre le bus. Sauf que... je me suis trompé en lisant les horaires, le dimanche, il n'y a des bus qu'à partir de fin décembre ! Les gens du coin au bar me conseillent de faire du stop. J'ai même pas attendu 5 minutes, alors que j'entends depuis que je suis ici que le stop ne marche pas très bien en Italie.

2 jeunes, qui me déposent à la gare de Longarone. Départ du train à 17h50, changement à Padova à 19h30, arrivée à Ferrara à 20h30. J'ai une petite ampoule au-dessus de chaque talon, et l'intérieur des chaussures est trempé (le gore-tex est étanche, mais sans guêtres, la neige rentre par-dessus la chaussure). Budget encore, on verra ça après Noël. Je fais le trajet de la gare jusqu'à l'appartement pieds nus, ça fait du bien !



Petite revue du matériel :
Je suis content des chaussures (Asolo Voyager XCR), quand elles seront faites et me feront plus d'ampoules ça ira mieux.

Il me faut absolument des guêtres, la neige rentre par le dessus des chaussures et j'ai les pieds trempés toute la journée.

Les raquettes TSL sont parfaites, bonne accroche sur la glace et bonne portance dans la poudreuse.

Mon appareil photo montre des signes de faiblesse avec le froid (objectif qui a du mal à rentrer et sortir, surtout quand il fait froid).Pourvu qu'il survive encore au moins 6 mois...

Mon téléphone portable ne fonctionne plus du tout. On dirait que la batterie n'a pas aimé le froid, elle déconnait déjà depuis quelques semaines, mais là elle ne prend même plus la charge, impossible d'allumer le téléphone. Chouette...


Debriefing à froid :
à force de faire toujours plus fort, cette fois c'était too much : très physique, certains passages un peu trop isolés pour y aller en solo, par moments j'ai flippé. Pour l'hiver, je me contenterai de randos plus faciles. Je cherchais mes limites, je crois que je les ai trouvées.

lundi 16 novembre 2009

Rando avortée...

Alors cette fois-ci j'ai fait très fort...

Ca y est, il y a de la neige en altitude ! J'avais donc préparé une rando facile : 2 villes distantes d'une petite dizaine de kilomètres par la route, et je fais une boucle d'une quarantaine de kilomètres entre les deux, par les crêtes. J'avais repéré 4 refuges accessibles pour la nuit et un chemin sur une crête qui doit être superbe, c'est des "grands chemins" assez fréquentés, et proches des routes.

J'avais pris un peu d'avance sur mon anniversaire : une paire de vraies chaussures de rando, montantes et étanches parce que mes petites baskets étaient déjà un peu insuffisantes sur les randos précédentes alors si on y ajoute de la neige ! Et une paire de raquettes.

Le temps de finir de tout préparer, je me suis couché très tard vendredi soir. Je mets le réveil à 3h du matin pour aller prendre le train, et au lit.
Sauf que j'ai fait une boulette en mettant le réveil : Stefano et Monica (les colocataires) me réveillent à 3h15 en rentrant. J'avale en speed le riz préparé la veille pour le petit dej, et je décolle. J'attrape mon train à 3h50 sans trop de problème.

Au bout de 10 minutes de train, je me rends compte qu'il manque un truc dans ma poche par rapport à d'habitude : la carte ! Eh merde, hors de question de partir sans carte, c'est du suicide... Je descends à la station suivante, 4h15 du matin. Le prochain train dans l'autre sens est à 6h. Bon ben c'est fini pour la rando du week-end : le temps de rentrer jusqu'à l'appart et revenir à la gare de Ferrare il serait 8h du matin, ça veut dire arriver à destination à 11h alors que le jour est couché à 18h, un peu juste.
Je m'assois dans un coin, mon sac dans les bras et la tête sur le sac (meilleur moyen de le retrouver au réveil), musique dans les oreilles, et je somnole en attendant le train. J'arrive vraiment à dormir n'importe où maintenant ! De retour à l'appart, je préfère ne pas me coucher : il est 7h30 du matin, c'est un coup à me dérégler.

Je préfère le prendre avec philosophie : 2 actes manqués ça doit être mon ange gardien (ou mon inconscient ?) qui voulait pas que j'y aille... Le temps annoncé était correct mais pas génial, bien couvert : un coup à être dans les nuages et ne rien voir du paysage. Et j'avais du travail pour les cours. La météo annonce un temps superbe pour le week-end prochain, espérons que ça se maintiennent pour que je puisse baptiser les raquettes !

Samedi après-midi à 14h30 j'ai eu un coup de fatigue, pas étonnant vu la nuit précédente. Je mets le réveil sur le portable et je fais une sieste. Sauf que le portable s'est éteint (plus de batterie), donc pas de réveil. Je me suis réveillé vers 21h, à cette heure autant enchainer sur la nuit, je me recouche.
Je me suis réveillé à 7h30 le dimanche matin, soit... 17h de sommeil, j'ai battu mon record ! Je crois que j'ai rechargé les batteries à fond pour bosser toute la semaine.

Dimanche : boulot toute la journée...

mardi 27 octobre 2009

Dolomites : plein les yeux, et plein les pattes !

Rando de samedi : en mode tranquille
dénivelé positif: 2000m. Dénivelé négatif: 600m
toutes les photos de samedi sur l'album picasa

Je devais passer chez Décathlon acheter des bâtons de rando, et comme il n'y en a ps à Ferrara, j'ai fait une escale par Padova vendredi soir, où j'ai dormi chez Joseph la nuit de vendredi à samedi. Samedi matin, réveil à 6h, Joseph me dépose en voiture à la gare de Padova, et c'est parti !


J'arrive à 9h à Belluno (altitude 300m), et je galère un moment pour trouver le début de la route que je dois prendre (comme d'hab, je m'en sors jamais avec ces cartes topograhiques en ville...). Il y a un sacré bout de route avant d'arriver dans les chemins, c'est pénible. J'ai pas tenté le stop, parce que j'avais entendu qu'en Italie ça marchait mal. Je verrai plus tard que j'ai eu tort... Heureusement, la vue est déjà là.


 




J'ai décidé de la jouer tranquille aujourd'hui : pas d'objectif fixé à part monter au Monte Selva, et je ne regarde pas l'heure. Je n'ai connu les heures qu'après-coup, en regardant celle des photos


12h50, Col Cavalin, altitude 1300m. La vue s'ouvre sur la région. Mais il reste encore 800 mètres de dénivelé à grimper, c'est qu'un avant gout, donc je ne prends pas encore de photo panoramique...




13h20, j'arrive à la "Casera Pian del Fioc", 1700m : maisonnette de bergers l'été, refuge gratuit ouvert aux randonneurs l'hiver. Seule la pièce principale est accessible, mais déjà il y a un poêle avec du bois, un évier (quand y'a pas un abruti qui a vidé la réserve d'eau en se croyant dans son appart où l'eau est à volonté), une table et des chaises.


L'ascension reprend vers le sommet, le chemin est de plus en plus caillouteux.



14h15, 2133m, je suis au sommet du Monte Selva. Le panorama Sud qui m'a accompagné une bonne partie de la montagne est génial.


Mais en arrivant au sommet, le panorama Nord qui était caché par la montagne apparait, et là, y'a plus de mots... Yeux écarquillés et bouche ouverte !


J'ai de la chance que le beau temps soit au rendez-vous !

Allez, grosse pause, je l'ai bien méritée. J'enlève t-shirt, chaussures et chaussettes. Un petit tour du sommet pieds nus pour les réveiller un peu et repérer les chemins faisables, et je casse la croute. Ca se rafraichit, je passe le t-shirt à manches longues le temps que le manches courtes finisse de sécher.
Quelle mauvaise idée ces sandwiches au pain aux olives ! J'arrive pas à avaler ce pain... Tant pis, je mange que l'intérieur, j'ai largement assez de nourriture.

15h, fin de la pause. Je regarde l'heure pour la première fois depuis le début de la rando, et je me rends compte qu'il commence à se faire tard. La nuit tombe à 19h, le prochain refuge après la Casera Pian del Fioc est loin. Et j'ai dit que je la faisais tranquille. Je choisis la sécurité : je fais un bon tour sur la crête au-dessus du refuge, je rêvasse, je dors même un peu.

Un peu de glace côté Nord, cachée derrière un caillou !



Le passage sur la crête est très sympa. Les photos sont impressionnantes, on a l'impression d'être "sur le fil du rasoir", mais en réalité il y a un chemin de 2m de large sur le haut et les pentes ne sont pas si fortes.







Je redescends finalement vers 17h, ça commence à se rafraichir. Je déballe tranquillement mon bazar et je fais à manger..






18h, la soupe de nouilles vient de finir de cuire. Je la mange face à un superbe coucher de soleil qui durera une heure.



19h, ça y est il fait presque nuit.


J'ai pas envie de me coucher tout de suite. Bien emmitouflé dans ma veste, avec gants et chaussettes chaudes, le thermomètre est tombé en même temps que la nuit, on approche les 5°. J'ai trouvé 2 bougies dans le refuge, je m'installe avec les bougies et mon petit carnet. La lueur des bougies est très agréable, bien plus que la lampe frontale, idée à retenir pour la prochaine fois.

20h30, une dernière photo de la vallée et au lit. Vu le superbe ciel, je vais dormir dehors, "aux belles étoiles" !





Rando de dimanche : gros sport et gros paysage !
dénivelé positif : 1900m. dénivelé négatif : 3100m
toutes les photos de dimanche sur l'album Picasa

Je me réveille à l'aube, et je remballe pendant que la semoule au lait est en train de chauffer. Comme prévu, le petit dej consomme le reste de mon stock d'eau. Je vais être obligé de redescendre, y'a pas d'eau près des sommets à cette saison, hors de question de continuer à sec sur la crête. Si y'avait pas un âne qui a vidé la réserve d'eau de pluie la veille aussi (plus d'eau dans la réserve, mais il reste des gouttes au fond de l'évier)...

Je prends mon petit dej devant un lever de soleil qui aurait été vraiment superbe s'il avait pas été caché derrière la montagne.



Avant de partir, je regarde l'heure sur le portable : bizarre, 7h, c'est pas logique, ça fait bien 1h que je suis debout et le soleil devrait se lever à  7h... Mon portable déconne ? Je regarde l'appareil photo, qui dit 8h. Ah mais oui, on a changé d'heure, le protable a fait le changement automatiquement.

Je fais une bonne partie de la descente en courant quand le chemin le permet, c'est moins fatigant pour les genoux qu'en marchant quand ça descend. Les bâtons de rando font merveille dans ces chemins un peu piégeurs (soit c'est de l'herbe, un peu humide, soit des des cailloux et/ou des racines). J'ai évité quelques belles glissades grâce à eux.



8h40, restaurant-refuge de Roanza, j'ai mis moins d'une heure à dévaler ce qui m'avait bien pris 2h à monter la veille. La poisse, il ouvre à 9h ! Je fais le tour pour tenter (sans succès) de trouver un robinet extérieur. J'ai pas eu à attendre longtemps, la patronne ouvre et me dit "je suis désolée, on n'a pas de courant." "Pas grave, je voudrais juste de l'eau."

Elle me sert un grand verre d'eau, et me demande "Tu veux de la tarte si je te la donne ?". On va pas refuser un cadeau hein, surtout si ça se mange ! On discute un moment, et elle me demande ce que je compte faire aujourd'hui. Je lui dis que je ne sais pas trop, faire une boucle pour retourner à Belluno le soir. Elle me conseille de prendre la Via Alta, et de grimper jusqu'au refuge 7° Alpini, sur le Monte Schiara. Toujours écouter les conseils des locaux, on va faire comme ça !

9h, je fais le plein de flotte, un petit paquet de chips pour la route et pour avoir trop l'impression de faire le parasite, et elle me montre le départ d'un chemin qui coupe à travers pour rejoindre la Via Alta.

Le chemin commence tranquille, bien large et pas trop en descente,  puis ça se corse un peu : ça commence à descendre plus raide, avec pas mal de petits cailloux, je suis bien content de pouvoir m'appuyer sur les bâtons ! Fin de la descente en arrivant au Ponte Mortis, altitude 400m, à une vingtaine de mètres au-dessus du Torrente Ardo, qui fait un sacré bruit. Et ça remonte bien raide jusqu'à 750m pour rejoindre la Via Alta. Et c'est parti pour monter non stop jusqu'au refuge...

Un peu avant d'arriver à la Via Alta. Le Monte Serva est à l'arrière-plan.

La Via Alta commence comme un chemin assez large pour une voiture, puis se change en sentier en légère montée à flanc de falaise. Suffisamment large pour être bien sécurisant, et suffisamment dégagé pour avoir une super vue. Le début est en faux-plat montant, dans une zone plutôt boisée.


Ca devient progressivement de plus en plus raide et de plus en plus rocailleux.




Le tracé de ce chemin a dû demander un sacré travail, à plusieurs endroits la roche est creusée pour permettre le passage, dans certains passages le chemin est bétonné pour éviter les éboulements. Au moins, ici je risque pas de souffrir de la soif, y'a des sources partout.






Une pause casse-croute avant d'attaquer le passage le plus fatigant.



Il y a plusieurs ponts traversants des torrents. A cette saison ils sont bien calmes, mais en hiver ou au dégel ça doit couler beaucoup plus fort !





L'ascension se finit par un sentier le lacets en sous-bois : ça monte sévère, il est temps d'arriver, j'ai besoin d'une pause.



12h15, arrivée au refuge 7° Alpini, altitude 1500m. Il est fermé à cette saison, mais il y a pas mal de randonneurs arrêtés pour manger, c'est un carrefour entre plusieurs sentiers importants.




J'enlève chaussures et chaussettes, je mets mon t-shirt en épouvantail sur les bâtons pour qu'il sèche, et je prépare à manger, j'ai du rab de mon mélange lait-semoule spécial petit dej. Je discute un moment avec une randonneuse du groupe arrivé juste après moi, intriguée par mon miniscule réchaud. Pendant que la semoule gonfle, je fais le tour du refuge. Pieds nus, quel bonheur les pieds nus sur l'herbe et la terre après une matinée enfermés dans les chaussures avec 2 paires de chaussettes... J'en profite pour faire quelques photos de la vue au Nord du refuge :



je me suis un peu raté en cadrant les clichés (il y a 6 ou 7 photos pour reconstituer l'image), le recollage ne rend pas terrible...

En mangeant, je regarde un randonneur sur le chemin que je comptais prendre : ça a l'air un peu vertigineux... Mais c'est marqué sur ma carte comme un chemin normal, et pas un chemin réservé aux alpinistes. Je demande au groupe d'à-côté si c'est dangeureux, on me répond que non, il y a un bon dénivelé mais c'est pas difficile.

13h30, après cette belle pause bien méritée, je repars. Le chemin est large et plutôt tranquille au final. La montagne donne souvent des effets d'optique avec la distance, on a l'impression que le chemin est minuscule alors qu'il y a la place à se croiser à deux. La montée jusqu'au col finit dans un éboulis, ça rappelle une peu le crapa dans les cailloux de Plougrescant, des fois faut poser les mains pour grimper. La pente n'est pas trop raide, c'est pas bien difficile.



De l'autre côté du col, une belle prairie. Ca descend un peu, ça remonte. 2000m, point culminant de la journée.




Le début de la descente est encore dans un éboulis. Un bâton dans une main, l'autre main libre pour me tenir, je reste concentré et j'y vais doucement (tellement que j'ai oublié de prendre une photo). C'est assez amusant comme passage.

Et me voilà en forêt. Ca descend toujours, mais cette fois le chemin est bien lisse et ça descend pas trop fort, nickel pour descendre en courant.




15h30, 1200m, Cajada :


j'arrive à une route, que je dois suivre un moment avant de reprendre un chemin. Un coup d'oeil sur le plan d'un parking, zut je suis trop loin, j'ai raté le chemin. J'avais profité de la route pour forcer le rythme et rêvasser  en même temps, du coup j'ai pas vu le balisage. Bon, d'après le plan, le chemin se rapproche de la route bientôt, je vais continuer et je le rattraperai.

Sauf que... ce genre de trucs hors sentier, ça marche bien en Bretagne, mais j'avais oublié qu'en montagne, 5mm de distance sur la carte c'est que 250m en vrai, mais il peut y avoir un a-pic de 40m de haut entre les deux sans que ça soit indiqué. Après 2 essais infructueux pour rejoindre le chemin, j'ai 2 possibilités : soit je fais demi-tour pour rejoindre le chemin, soit je continue par la route. 6km de route, la poisse, ça casse les jambes. Je tente l'auto-stop, la patronne du Roanza m'a dit que ça marchait pas mal dans le coin contrairement au reste de l'Italie, les locaux sont habitués aux randonneurs et le sont souvent eux-mêmes. La première voiture s'arrête, un couple. J'ai du pot on dirait. Si j'avais su, j'aurais fait du stop samedi...

Ils me disent que la gare la plus proche est toute petite, peu de trains s'arrêtent, donc ils m'emmènent jusqu'à la prochaine vraie gare, à Ponte Nelle Alpi. Super sympa !

Les routes dans le coin sont amusantes : y'a des morceaux en goudron, des morceaux gravillonnés ou cailloueux un peu à la limite du carrossable. Je comprends mieux pourquoi j'ai vu tant de Panda 4x4 et autres petits 4x4 légers par ici, c'est parfait sur ce genre de chemins.

16h50, à la gare, je me retrouve comme un con devant le distributeur : j'avais pas tilté qu'il rendent pas plus de 9€ à la fois, et j'ai un billet de 20€ pour payer un ticket à 6€50... Je demande à des gens qui passent s'ils ont pas 2 billets de 10 en échange du billet de 20. Les 2 mamies me regardent comme si je leur demandais de me les filer ces 20€, avec ce regard qui dit "Qu'est-ce qu'il me veut lui, il va me demander du fric". Bon ça va j'ai compris, laisse tomber, je vais au bar d'à côté, une connerie à manger à 1€ pour casser mon billet, et je peux acheter mon ticket.

17h, mon train arrive. Correspondance à Padova, et j'arrive à Ferrara vers 20h30. Tiens, d'ailleurs j'ai pas mal aux jambes ce soir, les trajet gare-appart est plus facile que d'habitude.

Ah oui mais lundi et mardi, mes cuisses me rappellent à la réalité : bonnes courbatures quand même. Je crois que j'ai pas bu assez. Enfin, normal après du sport, tant que c'est que des douleurs musculaires c'est que tout va bien... Faudra boire un peu plus et faire des étirements la prochaine fois.




C'était du pur bonheur cette rando, les paysages sont vraiment énormes. Et je suis que dans le début des Dolomites, en partant d'un peu plus loin y'a moyen de trouver mieux. C'était plutôt sportif, j'ai bien fait de faire 2 randos plus faciles avant en entrainement.

Je viens d'apprendre qu'un membre du forum de rando est en Italie jusqu'à mi novembre, on va se prévoir une rando ensemble quand les emplois du temps respectifs le permettront, probablement plus au Nord dans les Dolomites.

Le week-end prochain, je compte rester à Ferrare, j'ai pris un peu de retard dans l'apprentissage de mes cours, faut que je le rattrape avant que ça soit gênant. Et un week-end de repos, ça peut pas me faire de mal...

En plus, mon ordi est moitié en rade, disque dur qui déconne. Demain j'achète un disque dur externe, je sauvegarde toutes mes affaires dessus, et je réinstalle proprement en espérant que tout aille bien. Comme si j'avais que ça à faire...