lundi 23 novembre 2009

Rando anniversaire : truc de ouf...

C'était mon petit cadeau d'anniversaire : première rando montagnarde avec de la neige. La dernière rando de l'année 2009 avant les 2 semaines de révisions et d'examens. Là j'ai vraiment fait fort...


toutes les photos en haute résolution sur Picasa :
http://picasaweb.google.fr/peet1811/21NovDemiTourDeLaCivetta
(pour agrandir une photo, cliquer sur la petite loupe en haut à droite).

Départ vendredi 20 à 14h30 de Ferrare, train jusqu'à Padova, changement pour Belluno, puis autobus jusqu'à Masaré. Arrivée à 19h15. C'est pas terrible d'arriver de nuit, mais c'était le seul moyen de rejoindre la zone.

Je comptais rejoindre le refuge de Casameta, 4km plus loin et 800m plus haut. Dans le bourg, je tombe sur le chalet du club d'Alpini (les Chasseurs Alpins italiens), la porte est entrouverte et c'est éclairé. Allez, y'a sans doute des bons conseils à recevoir, je frappe et j'entre. 4 hommes m'accueillent à bras ouverts :
"Bongiorno, vorrei sapere se il rifugio Casameta è aperto."
"Casameta ? Si, è aperto. Vuoi mangiare un po' primo ? Siediti !"
"Bonjour, je voudrais savoir si le refuge Casameta est ouvert."
"Casameta ? Oui c'est ouvert. Tu veux pas manger un morceau d'abord ? Assieds-toi !"


Ben pourquoi pas ? Je vais pas refuser une occasion de discuter un peu et de gouter la nourriture locale. Soupe bien consistante (lardons, oignons, crème, un peu de riz dans le fond : un peu le gout de la tartiflette mais en soupe), saucisson maison, pain, vin rouge, boeuf en sauce. C'est la fête !

On discute, ils sont peu emballés par l'idée de me laisser monter de nuit, même avec une lampe frontale. Pas de neige ni de difficulté jusque là-bas, mais 1h30 de marche.
"Stai qui, te troviamo un posto letto"
reste ici, on te trouve un endroit où dormir

Ok, ça sera plus confortable. Le repas se conclut par un caffè-grappa, puis grappa sans café (pour rincer la tasse comme ils disent), j'avais encore jamais gouté la grappa (liqueur de raisin), c'est pas mauvais !

Le reste du club arrive, on monte tous à l'étage pour leur répétition de chorale. Au bout d'un moment, c'est la pause, tout le monde se disperse autour des tables, tournée de vin rouge, puis ils reprennent. J'avais oublié mon appareil photo à l'étage en-dessous, donc pas de photo, juste un gribouillis dans le carnet, que j'ajouterai si j'oublie pas.

Un dernier verre de vin blanc avant de partir (pas mauvais le vin italien !), puis Donelo me dépose à une maison de vacances dont les propriétaires sont absents et dont il a la clé. La maison n'est pas chauffée, il fait 5° à l'intérieur, mais habillé et emmitouflé dans la grosse couverture en laine de Merinos, j'ai dormi comme un bébé !


Samedi, 6h30 du matin.

Comme convenu, Donelo vient me chercher, avant d'aller au boulot (il est grade-chasse). Une escale au café et il me dépose au début du chemin. 7h, début de la journée, il fait à peine jour.



Je prends de la hauteur, la vue se dégage


Ca grimpe tranquillement en forêt jusqu'à Casameta. Effectivement, pas de difficulté, c'était faisable de nuit sans problème, mais c'était plus confortable de dormir en bas. Un peu de neige sur le bord du chemin, déjà pas mal de neige dans la clairière autour du refuge Casamata.



Après Casemata, je trouve une zone dégagée qui ouvre la vue, j'en profite pour prendre mon petit dej'.


 Beau panorama pour le petit dej

Ensuite, de plus en plus de neige, il faut chausser les raquettes. Ca grimpe de plus en plus raide jusqu'à atteindre le col.




 Pas mécontent d'être arrivé en haut...


La Civetta apparait de l'autre côté du col


 


 Neige !

Peu après, le sentier rejoint l'Alta Via 1. Les Alte Vie sont un peu l'équivalent de nos GR : généralement bien balisés, avec des refuges le long du parcours.

J'ai déjà une ampoule au-dessus du talon gauche, et une en train de se former à droite. Chaussures neuves, je les ai portées en semaine pour les faire, mais ça n'a pas suffi... Je rembourre entre les 2 paires de chaussettes, et je repars.

Sauf qu'avec la neige, une partie des balisages sont recouverts, et on ne voit pas toujours le sentier. Je navigue donc "à la topologie" : je sais que le dois rejoindre tel col, je choisis le chemin qui me semble le plus simple et le plus sûr.


destination : le col là-bas, dans le tiers en haut à droite


on se sent petit hein ?


Peu avant d'arriver au col

Au bout de 2h, je suis en haut du col.


Chemin parcouru depuis 2h


De l'autre côté du col, un peu de soleil. 

J'étais dans l'ombre des montagnes depuis le début : je fais le tour du massif dans le même sens que le soleil, mais du côté opposé, c'est malin...
Arrivé au soleil, je fais une pause bien méritée et je mange un morceau.



La neige est belle !

Quelque chose de tout plat en plein milieu des montagnes, c'est louche...


Effectivement, c'est le lac Coldai qui est gelé et recouvert de neige. J'ai pas essayé de marcher dessus pour voir l'épaisseur de glace... Destination : le col en haut à droite. C'est une balade de santé comparé aux 2 dernières heures.



Vue du col


Je descends vers le refuge Coldai, plus que quelques minutes de marche. la neige est moins épaisse et plus gelée de ce côté : c'est plus exposé au soleil.

Le panorama depuis le refuge Coldai est vraiment énorme :




15h, fin de la journée.

L'intérieur du bivacco (refuge non gardé et toujours ouvert) :



Grand luxe ! Je fais du feu, je mange, ça m'occupe une bonne partie de la soirée. Avec le feu et la source qui coule pas loin, j'ai même pu me laver à l'eau chaude !


Dans le bas, Pecol s'éclaire

20h, dodo, "fine della retrasmissione" comme dit mon prof de mécanique.



Dimanche

je me réveille à 7h environ, juste à temps pour le lever de soleil.


 


Petit dej, remballer les affaires, un coup de balai avant de partir, à l'attaque !

Le terrain et la vue sont plus agréables aujourd'hui, surtout que je suis au soleil pendant une bonne partie du trajet. Mais c'est encore plus physique : déjà c'est plus vallonné, et à cause de l'exposition au soleil, la neige est recouverte par une petite couche de glace, et en-dessous c'est de la poudreuse. Sur le plat, les raquettes s'enfoncent de 5-10 cm, ça demande plus d'énergie pour marcher. Et en montée, il faut "taper" pour faire des marches dans la neige.


Le refuge : en été c'est ouvert, avec restaurant aussi.

Mais la vue est encore plus belle ! Grand beau temps, j'ai passé une bonne partie de la journée en manches courtes.


 
  


Petite surprise du jour !

(allez voir sur Picasa, il y a plus de photos)

14h environ, je rejoins une route déneigée, mais complètement verglacée. Il manquerait une paire de petits crampons pour marcher là-dessus. Impossible de marcher en chaussures, trop glissant. J'ai des crampons sous les raquettes donc en raquettes ça passe, mais marcher en raquettes sur une route gelée, c'est pas très confortable et ça fait un bruit d'enfer. Enfin, le budget n'est pas extensible à l'infini, vedro dopo (je verrai plus tard)...

30 minutes plus tard, je suis arrivé à destination : 14h30, Pecol, fin du voyage, avec de la marge pour mon bus à 15h50. Un café au chaud dans un bar, et je vais prendre le bus. Sauf que... je me suis trompé en lisant les horaires, le dimanche, il n'y a des bus qu'à partir de fin décembre ! Les gens du coin au bar me conseillent de faire du stop. J'ai même pas attendu 5 minutes, alors que j'entends depuis que je suis ici que le stop ne marche pas très bien en Italie.

2 jeunes, qui me déposent à la gare de Longarone. Départ du train à 17h50, changement à Padova à 19h30, arrivée à Ferrara à 20h30. J'ai une petite ampoule au-dessus de chaque talon, et l'intérieur des chaussures est trempé (le gore-tex est étanche, mais sans guêtres, la neige rentre par-dessus la chaussure). Budget encore, on verra ça après Noël. Je fais le trajet de la gare jusqu'à l'appartement pieds nus, ça fait du bien !



Petite revue du matériel :
Je suis content des chaussures (Asolo Voyager XCR), quand elles seront faites et me feront plus d'ampoules ça ira mieux.

Il me faut absolument des guêtres, la neige rentre par le dessus des chaussures et j'ai les pieds trempés toute la journée.

Les raquettes TSL sont parfaites, bonne accroche sur la glace et bonne portance dans la poudreuse.

Mon appareil photo montre des signes de faiblesse avec le froid (objectif qui a du mal à rentrer et sortir, surtout quand il fait froid).Pourvu qu'il survive encore au moins 6 mois...

Mon téléphone portable ne fonctionne plus du tout. On dirait que la batterie n'a pas aimé le froid, elle déconnait déjà depuis quelques semaines, mais là elle ne prend même plus la charge, impossible d'allumer le téléphone. Chouette...


Debriefing à froid :
à force de faire toujours plus fort, cette fois c'était too much : très physique, certains passages un peu trop isolés pour y aller en solo, par moments j'ai flippé. Pour l'hiver, je me contenterai de randos plus faciles. Je cherchais mes limites, je crois que je les ai trouvées.

lundi 16 novembre 2009

Rando avortée...

Alors cette fois-ci j'ai fait très fort...

Ca y est, il y a de la neige en altitude ! J'avais donc préparé une rando facile : 2 villes distantes d'une petite dizaine de kilomètres par la route, et je fais une boucle d'une quarantaine de kilomètres entre les deux, par les crêtes. J'avais repéré 4 refuges accessibles pour la nuit et un chemin sur une crête qui doit être superbe, c'est des "grands chemins" assez fréquentés, et proches des routes.

J'avais pris un peu d'avance sur mon anniversaire : une paire de vraies chaussures de rando, montantes et étanches parce que mes petites baskets étaient déjà un peu insuffisantes sur les randos précédentes alors si on y ajoute de la neige ! Et une paire de raquettes.

Le temps de finir de tout préparer, je me suis couché très tard vendredi soir. Je mets le réveil à 3h du matin pour aller prendre le train, et au lit.
Sauf que j'ai fait une boulette en mettant le réveil : Stefano et Monica (les colocataires) me réveillent à 3h15 en rentrant. J'avale en speed le riz préparé la veille pour le petit dej, et je décolle. J'attrape mon train à 3h50 sans trop de problème.

Au bout de 10 minutes de train, je me rends compte qu'il manque un truc dans ma poche par rapport à d'habitude : la carte ! Eh merde, hors de question de partir sans carte, c'est du suicide... Je descends à la station suivante, 4h15 du matin. Le prochain train dans l'autre sens est à 6h. Bon ben c'est fini pour la rando du week-end : le temps de rentrer jusqu'à l'appart et revenir à la gare de Ferrare il serait 8h du matin, ça veut dire arriver à destination à 11h alors que le jour est couché à 18h, un peu juste.
Je m'assois dans un coin, mon sac dans les bras et la tête sur le sac (meilleur moyen de le retrouver au réveil), musique dans les oreilles, et je somnole en attendant le train. J'arrive vraiment à dormir n'importe où maintenant ! De retour à l'appart, je préfère ne pas me coucher : il est 7h30 du matin, c'est un coup à me dérégler.

Je préfère le prendre avec philosophie : 2 actes manqués ça doit être mon ange gardien (ou mon inconscient ?) qui voulait pas que j'y aille... Le temps annoncé était correct mais pas génial, bien couvert : un coup à être dans les nuages et ne rien voir du paysage. Et j'avais du travail pour les cours. La météo annonce un temps superbe pour le week-end prochain, espérons que ça se maintiennent pour que je puisse baptiser les raquettes !

Samedi après-midi à 14h30 j'ai eu un coup de fatigue, pas étonnant vu la nuit précédente. Je mets le réveil sur le portable et je fais une sieste. Sauf que le portable s'est éteint (plus de batterie), donc pas de réveil. Je me suis réveillé vers 21h, à cette heure autant enchainer sur la nuit, je me recouche.
Je me suis réveillé à 7h30 le dimanche matin, soit... 17h de sommeil, j'ai battu mon record ! Je crois que j'ai rechargé les batteries à fond pour bosser toute la semaine.

Dimanche : boulot toute la journée...